Infirmière et Artiste : un regard croisé 

Lotus

" Le Lotus puise ses ressources dans la boue des souffrances, pour s’élever vers l’épanouissement de l’âme "


Mon témoignage en auto-interview :

 

Parle-moi de ton parcours, de ton travail au quotidien dans ton service, la façon dont tu exerces, quelles sont tes motivations, que trouves-tu d’intéressant dans la spécificité de ton service ?

A dix-huit ans, j’ai choisi ce métier car les Beaux-Arts n'en était pas un ! Je me suis toujours sentie très concernée par l'autre et déjà enfant je voulais prendre soins des plus petits. La perte brutale de mon papa dans l'enfance et être proche-aidante dans ma propre famille durant mon adolescence, m’ont confrontée tôt à des responsabilités morales et des questions existentielles. J’avais de grands rêves et une soif d’aller dans le monde mais je me sentais enfermée dans un cadre trop petit. J’ai vu le potentiel unique de cette profession qui permet d’être auprès de l’Humain et en même temps d’avoir des connaissances pointues sur le comportement humain, sa psychologie et la santé de manière globale. J'ai fait ma première année d’école d'infirmière, puis j'ai décidé d'arrêter. J'avais soif d'indépendance et surtout de liberté, je voulais découvrir autre chose et développer ma créativité. Je suis devenue assistante médicale puis maquilleuse scénique durant quelques années, et j’ai réalisé mon premier voyage en Afrique dans l’humanitaire à 21 ans.

A 32 ans, lorsque j’ai choisis de reprendre mes études, je me suis engagée sans hésitation (clin d'œil à ma grand-mère qui était si fière que je devienne infirmière), j’ai toujours su que c’était mon rôle mais que l'aventure ne s’arrêterait pas là ! 

J’exerce comme infirmière depuis 2018, même si je suis dans le monde médical depuis très jeune. J'ai travaillé auprès des adultes dans des milieux de soins très divers (chirurgie, neurologie, médecine) avec les personnes âgées (EMS, CMS, centre de réadaptation et soins palliatifs) et aujourd'hui le monde de la pédiatrie. Les aînés sont des gardiens, les enfants semblent avoir cette même sagesse de l'enseignement.... dans ces deux extrêmes j'y trouve une merveilleuse similitude.

Après avoir travaillé sur chaque échelon, comme aide-soignante puis en tant qu' ASSC, j’ai entrepris mes études à la Haute École de Santé Vaud (HESAV) et j’ai eu l'opportunité de faire un semestre d’étude en recherche et soins critiques à l’Université de Laval à Québec ainsi qu’une expérience de trois semaines en Chine à l'Université de Wuxi dans le cadre d’un cours sur la médecine traditionnelle chinoise. Vivre ces trois années intensives et de manière autonome a été un tremplin, je suis reconnaissante d’avoir osé saisir cette opportunité d'évolution. 

Quand je suis sortie de mes études, je voulais travailler auprès des enfants et dans l’humanitaire. Ce fut l'une des raisons de mon voyage en solo à Bali qui a duré 3 mois où je suis allée visiter la Fair Futur Foundation, pour ensuite découvrir le Vietnam. 

A mon retour, j’ai fait un remplacement de trois mois dans une structure que je connaissais déjà, puis j’ai accepté un poste fixe en médecine gériatrique aiguë. De par la diversité de l’offre en soins, on nous demande d’être spécialiste de la personne âgée mais aussi de pouvoir allier des compétences de réadaptation physique et de soins palliatifs. Au niveau de nos rôles, cela demande une adaptation constante dans la relation, allant de la prise en soin de la personne dépendante, à l’accompagnement vers le mieux-être menant au retour à domicile, en passant par les situations d’urgences ponctuelles et tout le processus d'accompagnement en soins palliatifs...

J’ai choisi de travailler à 80% pour me permettre de concilier vie professionnelle et vie personnelle, j’ai plusieurs casquettes et j’ai besoin d’entreprendre plusieurs activités pour me sentir épanouie.

Ce que j’ai appris de mon parcours de soignante, que je vois comme un chemin d’évolution, est qu’à travers l'autre il existe un effet miroir qui m’a toujours permis de grandir. Bien souvent ce sont les patients, les collègues, les gens que j’ai rencontrés sur ma route qui m’ont donné envie de toujours plus de liens, toujours plus de soins, toujours plus de connaissances, pour aider et pour trouver du sens à la condition humaine. S’adapter est essentiel dans ce trop de tout, multitâche ambiant.  Il est difficile d’exercer nos compétences, d’être efficient, efficace, d’être au four et au moulin, de devoir tout faire mais jamais en profondeur et rarement avec toute la dimension que nous aimerions créer pour nos patients.

Dans la relation d’aide, il se passe des choses qui vont au-delà de la science et qui parlent d’âme, d’énergie, de mémoire. Plus que l’intérêt scientifique et humain, être infirmière m’a appris à ressentir d’avantage, à mieux me connaître et je découvre chaque jour un peu plus l’univers d’une médecine plus intégrative que je souhaite explorer pour des soins aux patients toujours plus complets. Ma vision du soin a évolué : soigner c’est aider l’autre à activer sa propre capacité d’auto-guérison. Les soins infirmiers sont selon moi une profession de service, de sciences et surtout de communication. J’aime les défis que cette profession m’a présenté.

Aujourd’hui, l’infirmière fait de la recherche, elle promeut la santé, elle est polyvalente et de par ses compétences et savoirs, elle a un rôle très important dans le système de santé si on lui accorde ce statut. Et puis nous pouvons vraiment évoluer dans des services très divers, être sur le terrain, dans l’enseignement ou la gestion. Exercer auprès de plusieurs populations et secteurs de soins est selon moi un atout qui permet de toujours évoluer, se réinventer. De plus, l’opportunité de travailler dans d’autres pays auprès d’autres cultures est possible. Être infirmière, c’est aussi être en partenariat avec ses pairs, c’est-à-dire que le travail en interdisciplinarité est très important et permet dans les moments de doutes ou de difficultés, d’être soutenue, de pouvoir toujours enrichir ses connaissances et d’être efficient, pour une meilleure qualité des soins auprès des patients. L’aspect technique des soins infirmiers n’est que la pointe de l’iceberg, la pensée infirmière, notre réflexion au quotidien, les compétences de leadership, les questions éthiques et de qualité des soins… viennent assurément, de manière moins visible, consolider notre travail au quotidien. 

 

Trouves-tu que ton expertise infirmière soit valorisée sur ton lieu de travail et peux-tu mettre en pratique les compétences apprises lors de tes études ?

Je vais être très honnête, la formation HES n’est pas assez exploitée surtout dans les milieux autres que les soins aigus. Ce que je peux dire et que j’ai expérimenté, c’est que la connaissance fait peur. Il faut trouver l’art du juste mot au bon moment. Cela demande beaucoup d’énergie mais je pense que cela est nécessaire surtout dans des milieux où les infirmières viennent de plusieurs horizons. Selon moi le respect et la compréhension du parcours de chacun est nécessaire. Il manque toutefois souvent un socle commun qui permet d’unifier le quotidien des soins. Parfois, quand on fonctionne depuis des années d’une certaine manière, on ne voit même pas qu’on pourrait faire autrement. Apporter de la nouveauté est tout à fait compatible avec la pratique en apportant de tous petits changements, mais qui peuvent faire toute la différence pour toute l’équipe. J’ai pu me sentir frustrée, mais souvent on l’est car on n’ose pas exposer ses idées. Malheureusement se sont les financements qui permettent la concrétisation de nos idées d’améliorations. Les compétences personnelles et humaines de l'infirmière mériteraient d’être encore plus exploitées et mises à contribution sur le terrain. J'ai des collègues expertes dans leur domaine qui n'évoluent plus du tout au niveau des échelons salariaux car elles n'ont pas de formation post-grade comme le DAS par exemple.

On nous apprend à poser un stéthoscope c’est une chose, mais le plus important réside dans la réflexion qu’il y a derrière. Les infirmières savent et souvent ne savent plus qu’elles savent. Je pense qu’il est de notre rôle de nous mettre en avant, mais culturellement parlant c’est difficile pour beaucoup. La singularité  de chacun, devrait être mieux prises en compte pour améliorer le travail collectif. Pour finir je dirais que l'écart entre la théorie et la pratique du terrain  est également un élément qui peut rendre difficile l'entrée dans le monde du travail.

 

Penses-tu que l’art ait sa place dans des soins de qualité ?

L'art est une réponse à la condition humaine. L’art est non seulement un refuge, un soutien, mais l’expression la plus libre de soi et de sa perception du monde. A l'hôpital, le patient n'est pas uniquement un corps, l'art permet de soigner en même temps l'âme, ce qui pour moi est très important. A partir de son propre vécu l'infirmière arrive à sublimer sa condition pour se tourner vers l'autre. C'est pour cela qu'il est indispensable dans tout parcours soignant de s'intéresser à soi à un moment donné pour continuer à œuvrer de manière juste.  

 

Que penses-tu de mettre en lumière de manière artistique la profession infirmière à travers le body art et la mise en beauté ?

J’espère que les consciences s’éveillent et que surtout cela est aidant. Exercer une profession aussi difficile mérite que l’on s’accorde aussi des temps de répit : s’arrêter, contempler tout le travail accompli au quotidien... Parce que la réalité est que pour les soignants c’est "normal", on s’oublie, on ne se voit même plus. Ce que je souhaite avant tout est que chacun puisse exprimer sa vérité propre et être plus en paix avec soi et son rapport au monde actuel. 

Mon message est également de réunir le monde de la pensée scientifique et artistique. Il y a urgence, les infirmières quittent le navire, il faut en être conscients. Nous sommes face à une pénurie de personnel car il y a une perte de sens.  Il est essentiel de remettre le soin au centre et d'offrir de nouvelles opportunités de bien-être à chaque individu et donc à l'ensemble de la population. Revenir à soi pour le bien du collectif.

 

Penses-tu que l’aspect artistique de ce projet puisse renforcer de manière positive l’initiative populaire pour des soins infirmiers forts ?

L'initiative a largement été validée par le peuple, les résultats indiquent que l'infirmière a une place indispensable dans l'esprit des gens. Un pas de gagné mais pas suffisant encore je pense ! Il y a beaucoup de méconnaissance par rapport à la discipline infirmière : les HES ont introduits la recherche dans leur cursus et surtout la pensée infirmière, mais nous avons un écart de presque 15 ans dans l'actualisation des connaissances par rapport à nos pionniers canadiens par exemple. Durant les études on nous parle beaucoup du métaparadigme infirmier, qui offre une orientation précieuse sur les rôles infirmiers et ses multiples dimensions. Le terme métaparadigme fait référence aux quatre grands concepts qui définissent la profession : la personne, l’environnement, la santé et le soin. En se concentrant sur ces quatre concepts clés, les infirmières peuvent développer une approche holistique des soins aux patients qui tient compte des nombreux facteurs qui influent sur la santé et le bien-être.

Il existe différents types de savoirs mobilisés par une infirmière dans sa pratique quotidienne, à savoir :

- le savoir, qui correspond aux connaissances théoriques et aux savoirs infirmiers (les modes : personnel, éthique, esthétique, empirique, sociopolitique ou émancipatoire) ;

- le savoir-être, qui correspond à la façon d’être de l’infirmière ;

- et le savoir-faire, qui illustre entres autres ses habiletés techniques.

Ces savoirs sont les fondements nécessaires à la  professionnalisation de notre discipline. C'est cette dimension "esthétique" qui m'a poussé à créer une initiative originale, car on parle très peu de cet aspect de l'infirmière qui exerce une forme d'art en trouvant des solutions originales et artistiques dans les démarches de soins auprès du patient, de sa famille et de la communauté (récits de vie, poésie...). Le savoir esthétique est une voie prometteuse pour améliorer la qualité des soins (Wainwright, 2000).

A partir de là on peut se rendre compte que l'infirmière à l'hôpital est la pointe de l'iceberg et qu'il est nécessaire d'aller en profondeur pour mieux comprendre la réalité des soins et le monde dans lequel nous vivons. 

 

Penses-tu qu’il soit important pour une infirmière d’apprendre à prendre soin d’elle et de renforcer son estime de soi, son bien-être personnel, de reconnaître ses forces et faiblesses et de savoir se positionner pour être une infirmière épanouie et efficace au sein des équipes et avec les patients ?

Il en va de soi pour chaque personne, chaque corps de métier. Le message qui je l’espère sera compris, est qu’il n’y a pas de collectif sans individus.  L’art est de savoir construire des ponts entre les différentes mentalités pour s'unir dans nos forces, et cela passe par reconnaître et être reconnu dans ses vulnérabilités et ainsi poser le dictat de la super héroïne. Il y a également beaucoup à faire encore en matière de prévention de la santé, je pense au "burn-out" : j'espère que la sensibilisation auprès des infirmières sera renforcée afin de repérer les premiers signes et symptômes d'épuisement avant que le corps ne parle. Je pense que cela est de notre responsabilité infirmière d'être attentifs et vigilants aux comportements de nos collègues. 

 

Est-ce que la crise du COVID a changé drastiquement tes conditions de travail, ta manière d’exercer ta profession ?

Il a fallu faire preuve d'une très grande adaptabilité, que ce soit au niveau des horaires mais aussi dans la logistique lorsqu'il a fallu créer des espaces COVID. Cette pandémie a eu des répercussions sur chacun. Les sphères émotionnelles et spirituelles ont été ébranlées. J’ai un sens de l’analyse et de la justice particulièrement fort et les prises de conscience ont été relativement massives. J’ai besoin de temps pour peser dans ma balance personnelle. D’où la nécessité d’avoir l’art dans ma vie comme moyen d'expression de l'âme. Je pense que nous avons tous, de manière différente, été ramenés à nos valeurs et invités à changer ce que nous pouvons et à le faire sans attendre, à notre échelle, avec notre cœur.

Au niveau du travail, je sais aujourd’hui que notre force réside dans les liens de soutien et notre capacité à se réinventer. Nous ne pouvons pas contrôler les conditions dans lesquelles nous devons travailler. Je pense toujours à la précarité des autres pays et nous avons ici beaucoup de chance. Mais je garde en tête le chemin à parcourir encore pour faire reconnaître davantage la place indispensable des infirmières dans notre société, et cela passe par une revalorisation globale et un changement urgent de paradigme et de conscience collective. Les gens oublient vite malheureusement. Pour moi nos leçons de vie, nos passions et moments durs doivent servir aux autres et il ne faut pas oublier d'où l'on vient. J'essaie d'ouvrir la pensée vers une manière d'évoluer moins basée sur le concept de souffrance et plus de résilience ou d'expérimentation pour permettre à la vie de mieux couler en chacun. Il n'y a pas le blanc et le noir, il y a toutes les autres couleurs. 

 

Si tu avais un souhait, que changerais-tu pour la communauté des infirmières et de tous les soignants ?

Des horaires de 8h30, des salaires qui reflètent la complexité de la profession, le travail à 80 % pour tout le monde en percevant un salaire à 100 % (je vois des gens sourire, réfléchissez-y !!) Plus de personnel soignant, nous sommes selon moi trop peu par rapport au ratio de patients et des exigences. L’intégration des art-thérapeutes, assistants-sociaux, socio-esthéticiennes et tous les autres artistes dans les unités en ouvrant des postes de travail. Un pont qui relie deux univers. Je développerais le travail intergénérationnel au sein des équipes, les plus anciennes sont indispensables, elles doivent transmettre leur expérience précieuse et être valorisées pour cela ; les plus jeunes doivent être guidées et reconnues dans ce qu'elles peuvent amener d'innovant et de nouveau. Je pense que ce qui se passe à petite échelle dans nos services est le reflet de comment nos communautés, notre système, évoluent. Nous sommes les témoins du quotidien avec une population concentrée, à nous de contribuer à la création d’un meilleur système. Je pense aussi que les décisions capitales sont dans les mains de personnes qui ne sont malheureusement pas ou plus dans la réalité des soins, sur le terrain, au cœur même.  

 

As-tu déjà pensé à arrêter la profession ?

J'y ai pensé c'est pour cela que j'ai créé cette initiative ! Même si mon parcours de vie m'a fait m'ancrer solidement les deux pieds sur terre, je reste une penseuse-critique, je remets souvent les choses en question. Je suis régulièrement amenée à me questionner sur le sens de la vie, de ma profession et j'ai envie de complémentarité et d’intégrer la médecine intégrative et l’art dans nos pratiques.

Ma motivation à rester dans la profession : les patients, j'aime ce lien unique que je tisse avec eux ; et le choix de la spécialité parce que j'ai souvent besoin de changement ! Et puis aucun jour ne se ressemble. La joie de voir mes collègues aussi, L’esprit d’équipe fait partie des points pour renforcer la fidélité des infirmières dans un service.  

Prendre soin des autres, étudier l’humain, m’a aidée à me construire. Aujourd'hui ma structure, mon socle, est en dehors de ma profession. En moi-même!

 

Si tu pouvais changer de voie, que ferais-tu ?

La voie est là depuis le début et le sera encore longtemps ; je ne suis pas mon travail, j'essaie d'incarner mes valeurs là où je me trouve.  Etudier des sujets comme  l'anthropologie ou l'ethnologie me plairait beaucoup. Aujourd’hui mon expérience fait que je me dirige vers une approche plus holistique de l’être humain. J’ai entrepris une formation d'hypnothérapeute fin 2021 afin d'aller dans le sens de mes aspirations. L'hypnose médicale et thérapeutique est en essor dans les hôpitaux. C'est un outil qui permet de soulager la douleur, préparer à l'accouchement, traiter les états anxieux pré-opératoires et avant des soins médicaux invasifs, mais surtout de favoriser le lien thérapeutique. Depuis 2023 je développe l’hypnose Ericksonienne en cabinet en parallèle de mes activités hospitalières.

En 2022, j’ai réalisé un rêve de longue date et j’ai intégré le service de pédiatrie. Je sais que tout est à apprendre et je me sens à ma place auprès des petits patients ; je sais aussi que d’autres défis m’attendent déjà dans cette unité très polyvalente !

 

Pourquoi as-tu choisi le Lotus ? Que représente cette fleur pour toi ?

Les Nymphéas me fascinent. Le lotus est le symbole de l'accomplissement et de l'éveil spirituel en Inde. Il naît des eaux stagnantes et marécageuses et pourtant il révèle toute sa beauté et pureté à la surface.   

 

Le mot de la fin ?

Il y a une dimension artistique chez les infirmières qui date de la nuit des temps. Le pouvoir thérapeutique, que j'ai moi-même expérimenté et que de nombreuses études sur les patients ont prouvé (art-thérapie, dance, peinture, expression libre, théâtre...), n'a plus a être démontré. A quarante ans, après tout ce parcours d'ascension dans les soins, je me sens plus épanouie et en paix, et je sens que cette profession m'a apportée ce qu'elle devait et qu'en retour j'ai pu offrir ma contribution dans chaque journée de travail vécue avec passion. Une forme de réconciliation entre la sensibilité artistique et spirituelle et la pensée analytique et scientifique. La suite sera nouvelle et reste à écrire !.. Je ne parle pas ici des patients et c'est par choix! Mais c'est à eux que je m'adresse en ouvrant cette partie vulnérable en moi au travers de cette mise à nu, car oui,  j'ai été et serai confrontée à être de l'autre côté du rideau et je sais que j'accepterai la main tendue. C'est cela que vous m'avez appris... se déposer enfin ! Merci !

L'art dans toutes ses formes a une place indispensable dans les milieux de soins et peut être une alternative au mal-être des soignants et à l'incertitude ambiante. Ce que je souhaite, c'est démystifier l'image de l'infirmière en mettant en avant que dans la vulnérabilité se cache une très grande force. Il ne faut pas avoir peur d’oser montrer sa propre lumière, ni ses parts plus sombres d’ailleurs, et aller au-delà de ce qui nous limite, prendre des risques et sortir de ses zones de confort lorsque l’appel à œuvrer est plus fort. « C’est cela l’art d’être Soi ».

Les enjeux humains liés à la santé devraient être une priorité, ce qui amène à repenser notre système de santé suisse, et beaucoup de personnes rejoignent cette opinion. La pénurie de personnel infirmier est une réalité et bien que l'art ait comme vocation de rendre le monde meilleur, la réalité du terrain rappelle quant à elle que la condition humaine est faite de défis, de souffrance... La force d'âme semble rendre invincible mais nous sommes humains. Alors prenons soin de ceux qui se sont engagés sur cette magnifique voie car le soin est une forme d'art. Promouvoir la santé par l'Art! A méditer...


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